Les types de résilience

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Mohammed Meri

University of Strasbourg – Laboratoire Sage, France
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Ce chapitre présente la prise de conscience de la situation et l’aptitude à la résilience, la flexibilité comme nécessité à la résilience, les compétences à l’innovation envers la résilience, les quatre types de résilience: personnelle, communautaire, organisationnelle, social.

Certains auteurs se demandent qui renforce la résilience ? Certains d’entre eux relient les concepts d’amour et de résilience, l’amour qui permet la résilience et la résilience qui permet l’amour .il explique que les deux se renforcent mutuellement dans toute type de la résilience: individu, famille, groupe, communauté, organisation, entreprise, état, nation, etc…

La flexibilité comme nécessité à la résilience

La diversité du groupe est un atout pour la créativité. En revanche, les différences peuvent nuire à la cohérence de la communauté lorsqu’elles sont mal acceptées et intégrées. Le groupe doit donc être capable d’assimiler ses différences et d’en tirer profit. L’adaptabilité et la réactivité sont indispensables pour éviter une phase de rupture. Cela passe par une ouverture à la différence et à la nouveauté, d’un point de vue individuel et collectif. Trop de conformisme limite les capacités d’adaptation et restreint l’imagination de solutions. La flexibilité développe les capacités favorables à la résilience.

Il est important d’éviter le repli sur soi, tant au niveau individuel que collectif: il est important de maintenir du lien malgré le changement. D’une part, en conservant du lien avec les autres membres du groupe bien sûr, mais aussi avec les autres communautés. Pour rester efficace et continuer à se développer, un groupe ne doit pas se couper du monde et se replier sur lui-même, mais continuer à échanger. La cohésion est capitale, ainsi que le maintien d’un fonctionnement collectif. Une résilience solide est forcément collective: les individus meurent, migrent, évoluent, mais la communauté perdure et continue de s’épanouir.

En maintenant un lien avec la réalité, il faut avoir une construction suffisamment commune de la « réalité » pour qu’elle survive à un choc et continue à rassembler. Cela peut être les traditions, les normes et habitudes, les règles de courtoisie, de politesse: tout ce qui renforce le sentiment d’appartenance, et qui permet à l’individu de s’identifier au groupe.

Une communauté qui peut tolérer et assimiler le changement, sans rupture, sans exploser et en maintenant ces liens, fait preuve de flexibilité et de résilience.

La prise de conscience de la situation et l’aptitude à la résilience

Il n’y a pas de résilience possible sans aptitude à dépasser le traumatisme et/ou le changement socioéconomique, environnemental catastrophe naturelle, guerre, etc, puis à l’intégrer.

Dépasser le traumatisme et/ ou le changement, c’est être capable de le « penser », et de gérer les émotions qui y sont liées. Cela passe par un modèle mental qui inclut le changement ou l’événement traumatique comme étant « possible » et surmontable au niveau individuel, collectif, organisationnel et national.

Une des clés est la prise de conscience des dangers divers auxquels les gens sont exposés, de la probabilité qu’un événement perturbateur, voire qu’une catastrophe se produise et de son impact sur la vie courante. Cela facilite la prise de conscience en mettant en lumière ce qu’il s’est déjà passé, tout en suggérant que les groupes humains ont toujours trouvé des solutions pour continuer à vivre malgré les désastres rencontrés.

Le comportement mental facilite et accélère le « deuil », qui est une phase normale dans l’acceptation du changement ou du traumatisme. Individuellement ou collectivement, un deuil mené à son terme aboutit à une reprise d’énergie, alors qu’un échec du deuil aboutit à une phase de dépression. Il est aussi important de s’adapter rapidement au changement pour garantir une continuité dans l’organisation de la communauté.

Les compétences à l’innovation envers la résilience

Une communauté résiliente doit pouvoir développer rapidement de nouvelles compétences, de nouvelles, techniques, de nouveaux outils, tout en sachant s’inspirer des techniques déjà existantes. L’anticipation est nécessaire, pour éviter la phase de rupture, et garantir la continuité du fonctionnement de la communauté. En ayant une vue d’ensemble de ses besoins et de ses ressources, il est possible de réfléchir efficacement à des solutions potentielles, et éviter ainsi de se trouver désemparé. En complément de l’innovation, il est incontournable de s’inspirer de techniques et de solutions déjà existantes. En effet, selon le contexte et les ressources, des méthodes ayant été utilisées par le passé ou étant utilisées dans d’autres régions ou pays peuvent s’avérer facilement adaptables. Une des conditions essentielles à l’innovation est la diversité dans la communauté. À l’inverse de la spécialisation, la diversité permet de disposer de compétences et de savoirs variés et complémentaires. Un groupe ouvert à la diversité, à la créativité, à la différence et aux erreurs qui vont forcément avec, se donne les outils pour créer des solutions aux problèmes émergents.

Les types de résilience

Les spécialistes regroupent les types de la résilience en quatre principaux types, qui s’entre agissent en vue de renforcer les forces des personnes affrontant des situations catastrophiques, soit socioéconomique, sanitaire, environnementale que de guerre comme présenter par cette figure.

Figure 7. Montre les types de résilience
Source: Douglas, Paton, David. M. Johnston (2001), Adapté

La Résilience personnelle

La résilience personnelle se base sur la capacité d’une personne de continuer à vivre physiquement et psychiquement, fonctionner, se développer et s’épanouir après un traumatisme ou une catastrophe vécue par lui-même. Cette résilience personnelle se porte sur

des éléments principaux (vision, conscience de soi, organisation, interaction) en relation avec des éléments secondaires (confiance en soi, détermination, relation, résolution de problèmes) tout en prenant en considération les: Contrôle personnel sur soi-même, Contrôle personnel sur les réponses aux personnes, Contrôle personnel des réponses aux événements comme illustrer dans la figure suivante.

 

La résilience communautaire

Une communauté est un regroupement humain, pouvant revêtir différentes formes. Les communautés répondent principalement à deux types d’organisation spatiale: le réseau ou la zone. Un réseau est composé d’individus (ou de groupes d’individus) dispersés géographiquement, qui sont liés par un intérêt commun. Une zone est un regroupement d’individus établi sur un lieu défini géographiquement. Par exemple: un quartier, un village, un immeuble. La résilience communautaire ou (collective) est la capacité d’une communauté de continuer à vivre, fonctionner, se développer et s’adapter après un traumatisme ou une catastrophe.

Une communauté résiliente est un groupement de personnes organisé pour s’adapter rapidement au changement, surmonter un traumatisme, tout en maintenant sa cohésion et des relations ouvertes avec le reste du monde. L’homme est un être social, étroitement lié à son entourage, qui s’organise en groupe, il peut être exposé à des traumatismes d’ordre personnel (la perte d’un proche, une maladie), ou aussi à des événements extérieurs, qui peuvent affecter sa communauté comme une catastrophe naturelle ou environnemental ou choc économique ou impact de guerre menaçant les civiles. De ce fait, son autonomie au sein de la société est relative et surtout fragile. Dans ces cas de souffrance elle s’efforce d’améliorer son quotidien en tissant à nouveau du lien social et en misant davantage sur la solidarité. La résilience communautaire est étroitement liée à une faculté de résilience individuelle.

La résilience d’un couple, d’une famille, concerne bien sûr ses membres, mais aussi leur entourage et les générations à venir: les parents cherchent généralement à offrir à leurs enfants une situation qu’ils considèrent comme « meilleure » que celle qu’ils ont connue, avec des effets collectifs souvent imprévus.

Une communauté résiliente est donc un groupement de personnes structuré pour s’adapter rapidement au changement, surmonter un traumatisme, tout en maintenant sa cohésion et des relations ouvertes avec le reste du monde.

Les qualités et aptitudes nécessaires à la résilience d’un groupe sont relativement similaires à celles utiles à la résilience individuelle.

Les aptitudes et qualités composant la résilience communautaire sont présentées dans la figure suivante:

Figure 9. Montre les aptitudes et qualités composant la résilience communautaire
Source. www.bing.com/images/search? community+rsilience+model, Adapté.

La résilience organisationnelle

La résilience organisationnelle est la capacité d’une organisation ou entreprise de continuer à vivre, fonctionner, se développer et s’adapter après un traumatisme ou une catastrophe.

La résilience organisationnelle ne se considère pas en soi, mais plutôt elle est le produit de l’intégration de bonnes pratiques organisationnelles. La Résilience organisationnelle est obtenue grâce à des approches modulaires qui tirent parti des pratiques de pointe de diverses disciplines scientifiques.

La solution proposée de la résilience organisationnelle s’améliore en intégrant des méthodologies propriétaires de succès prouvés dans le passé et en personnalisant une solution spécifique à l’organisation concernée.La résilience organisationnelle se montre comme la figure suivante.

– La résilience organisationnelle comme de bonnes pratiques organisationnelles

– La résilience organisationnelle comme solution proposée en intégrant des méthodologies propriétaires

Figure 10. Montre la résilience organisationnelle
Source: Barone, Anthony A. (2020), Adapté.

La résilience social ou (nationale)

La résilience sociale ou (nationale) est la capacité d’une société /nation de continuer à vivre, fonctionner, se développer et s’adapter après un traumatisme ou une catastrophe touchant une partie ou la totalité de cette société /nation.

Le traumatisme ou la catastrophe touche les composantes de la société comme (Individus: personnes; interpersonnel: familles, amis, réseaux sociaux, organisations: écoles, organismes, institutions; Communauté: relations entre et intra communauté; Société: politique, culture, Normes, …). La solidarité d’une société ou nation joue un rôle primordial pour bâtir un model socio- écologique de la résilience comme le montre la figure suivante.

Figure 11. Illustre-le model socio-écologique de la résilience
Source: GRF, International disaster and risk conference IDRC (2016), Adapté.

La résilience sociale se présente comme illustrer par cette figure suivante.

Figure 12. Illustre la résilience sociale
Source: Siriwardhana, Chesmal et al (2014), Adapté.

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