De la sécurité humaine à la résilience

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Ce chapitre présente le concept de la sécurité humaine, les éléments de la sécurité humaine, la sécurité humaine et la responsabilité de l’état envers ses citoyens, la responsabilité internationale de sécuriser les vulnérables dans le monde, de la sécurité humaine à la résilience.

A partir des années 70, une série de conflits provoqués par la détérioration des conditions économiques, les divisions interethniques enracinées, les luttes sociopolitiques, les catastrophes environnementales, le crime organisé par des régimes autoritaires envers leurs peuples et l’état défaillant, tous ont mis en examen la volonté et la capacité de la communauté internationale de s’acquitter de la nouvelle responsabilité de faire respecter les droits humains. A titre d’exemple, les crises mal gérées comme en (Afghanistan, Somalie, Rwanda, Bosnie et, Kosovo). Dans les années 1980-1990, ainsi que l’inquiétude croissante de la communauté internationale face aux nouvelles menaces comme l’épidémie de VIH, le terrorisme et les catastrophes naturelles, ont conduit à une profonde réflexion sur ce dont le monde a besoin pour être un lieu sûr. L’une des réponses a été de reconsidérer le lien entre la sécurité, les droits de l’homme et le développement à partir duquel le discours sur la sécurité humaine a pris naissance.

Le Rapport de développement humain -RDH de 1994, cependant, étend encore plus la portée de l’action de développement sur la base du fait que le monde ne pourra jamais être en paix si les gens n’ont pas la sécurité dans leur vie quotidienne. Dans le scénario de l’après-guerre froid, avec le risque de disparition d’une hécatombe nucléaire, les défis les plus urgents pour la paix sont les conflits qui ont pour origine les nations plutôt qu’entre elles. Le casus bellis de ces conflits réside principalement dans le développement de problèmes, comme (la pauvreté, le chômage, la faim, les affrontements ethniques, les conflits confessionnels, etc). Par conséquent, pour atteindre des objectifs majeurs comme la paix, la démocratisation, les droits de l’homme, la protection de l’environnement, etc., les moyens militaires et un arrêt de sécurité centré sur l’État être efficace pour éliminer ces causes. Source. UNDP, Human Development Report (1994).

Le concept de la sécurité humaine

Compte tenu de cela, le rapport de 1994 présente un nouveau concept plus efficace de la sécurité (la sécurité humaine). Selon le rapport, la protection devrait être accordée en premier lieu aux personnes plutôt qu’aux États, tout comme les insécurités humaines (réelles et perçues) devraient être immédiatement traitées dans le cadre d’un programme de développement humain durable. Source. UNDP, Human Development Report (1994).

Les éléments de la sécurité humaine

La question posée est: à quels types d’insécurité faut-il s’attaquer, et quelles sont les principales caractéristiques de ce concept révolutionnaire de sécurité ?
Le rapport présente la sécurité humaine comme la combinaison de deux éléments tout aussi pertinents comme la montre ce tableau:

Tableau 14.Montre la sécurité humaine comme la combinaison de deux éléments

1. A l’ abri de la peur Concerne les risques liés aux conflits nationaux et internationaux, à la répression politique, à la violence de rue et à toute menace portant atteinte à la sécurité personnelle, communautaire et politique.
2. A l’ abri du besoin Au contraire, fait référence au bien-être économique et à des problèmes tels que la pauvreté, la santé, la nutrition et la sécurité environnementale

La sécurité humaine est donc liée à une liste complète de menaces qui pourraient affecter la vie des gens à la fois de manière chronique (comme les famines, les catastrophes environnementales cycliques, le chômage ou la discrimination politique/ socioéconomique persistante) et de manière soudaine et imprévue (comme la crise économique, la propagation de l’épidémie, l’escalade des conflits ethniques ou confessionnels).

La sécurité humaine et la responsabilité de l’état envers ses citoyens

La sécurité humaine, au contraire, considère la sécurité de l’État comme un moyen d’assurer la sécurité des individus. L’objet des changements de sécurité, et la fonction de l’État change avec elle. Cette sécurité humaine met à jour l’idée philosophique du contrat social entre l’État et le citoyen: la source de la légitimité de l’État n’est pas seulement le simple évitement de l’anarchie, mais elle est maintenant élargie à « favoriser une croissance équitable, assurer des services sociaux essentiels, réguler les marchés pour empêcher des fluctuations, et permettre aux personnes de participer aux processus de prise de décision. ». Source. Tadjbakhsh. Shahrbanou (2015).

La sécurité humaine place le pouvoir et le devoir d’assurer le bien-être de l’individu et de la communauté à un ensemble élargi d’acteurs, allant des institutions internationales aux ONG, administrations d’états et, surtout, aux personnes elles-mêmes. Elle promeut non seulement la sécurité des citoyens mais aussi la protection de tous les êtres humains. Cela signifie que la préoccupation de l’État ne s’arrête pas avec ses frontières, mais qu’il doit avoir une perspective mondiale étant donné l’interdépendance et l’universalité des menaces du XXIe siècle. Source. UNDP, Human Development Report (1994).

La responsabilité internationale de sécuriser les vulnérables dans le monde

Le rapport «la Responsabilité de protéger » visait à répondre au dilemme de savoir si une intervention militaire dans un pays tiers était légitime, et si elle était motivée par des raisons humanitaires ou non. La réponse à ces questions était claire: la souveraineté de l’État implique la responsabilité de protéger les citoyens, si les États ne veut pas ou ne peut pas s’acquitter de son devoir, et si les populations subissent un préjudice grave à cause de cela, alors le principe de non-intervention renonce à la responsabilité internationale de protéger. Après les conséquences désastreuses de la crise comme en (Afghanistan, Bosnie, Rwanda et en Somalie) durant les années 1980-1990, et en (Iraq, Syrie) pendant les années 2000 – présent, en raison du retard ou de la réponse internationale manquée, le rapport visait à atteindre un large consensus politique dans le cadre de l’ONU sur des critères spécifiques sur comment, quand et sous quelle autorité les interventions humanitaires conduites par le seul objectif de protéger la population sans défense est légitime. Source. Muguruza, “Human Security as a policy framework: Critics and Challenges”.

De la sécurité humaine à la résilience

Cette nouvelle approche est pertinente pour la discussion sur la sécurité humaine précisément pour les prémisses sur lesquelles elle est basée: les nouvelles menaces, qui vont des conflits traditionnels aux insécurités sociales et même aux pandémies, peuvent affecter la stabilité et l’intérêt des pays même si elles proviennent de régions éloignées, et donc elle ne peut être traité uniquement par des moyens militaires. A ce fondement principal de la sécurité humaine s’ajoute l’engagement en faveur d’une politique étrangère motivée par le respect de la loi fondamentale et de ses principes, parmi lesquels la dignité humaine. Cependant, dans la mesure où la politique étrangère des grandes forces est toujours liée à un concept de sécurité centré sur l’État, même si l’approche de sécurité en réseau constitue un pas en avant dans la direction d’une vision alternative de la sécurité.

Pendant les cinquante années découlées (1970-2020), la profonde instabilité causée par la crise économique, les images choquantes provenant de (la guerre menée contre le peuple syrien par le régime d’Assad et ses alliés et le choix douteux de l’Europe de s’abstenir lors du vote à l’ONU sur la Libye, et les 15 vetos Russe en faveur des crimes exercées par le régime d’Assad en Syrie) ont tous deux éloigné et approfondi le processus déjà entamé pour sécuriser le monde. L’approche globale de la sécurité doive être devenue un sujet de discussion dans le cadre de l’UE, avec la communication conjointe entre la Commission européenne et le Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité intitulée L’approche globale de l’UE face aux conflits et aux crises externes.

La résilience comme une approche post- sécurité humaine (au niveau national qu’international) doit lancer l’initiative « capable et renforcer » le monde de 21 siècle en tout entier, destinée à confier aux acteurs nationaux et internationaux la tâche de poursuivre la consolidation de la paix et le relèvement post-conflit de leur communautés, régions et pays. Source. Puglierin. Jana (2016).

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